Bernardine Evaristo: «La lutte est aussi source de joie»
1965. Bernardine Evaristo a 6 ans. En file indienne derrière ses frères et sœurs, elle remonte les allées de l’église de Woolwich, banlieue ouvrière de Londres. Comme tous les dimanches, les paroissiens les dévisagent avec hostilité: «Aucun d’entre eux n’a une seule fois tendu la main, exprimé un intérêt quelconque ou proposé son aide à la seule famille noire de son troupeau», se souvient-elle encore. Pour fuir leurs œillades inamicales, Bernardine Evaristo se perd dans la contemplation des dorures, s’enivre de l’odeur des encens, s’époumone avec la chorale.